Capsulite rétractile de l’épaule

L’épaule est une articulation complexe.  Son anatomie lui permet d’accomplir une grande variété de mouvements, mais elle la rend également vulnérable aux blessures et aux affections, notamment la capsulite rétractile.

La capsulite rétractile de l’épaule ou épaule gelée atteint plus souvent les femmes entre 40 et 60 ans¹, elle peut limiter grandement les activités et altérer la qualité de vie

Capsulite rétractile | Radiologie | Centre d'imagerie médicale | Dr Laouisset | Val-de-Marne

Capsulite rétractile de l’épaule: définition et symptômes

La capsulite rétractile se caractérise par une inflammation et un épaississement de la capsule articulaire qui entoure l’articulation. La rétraction capsulaire va entraîner une douleur ainsi qu’une perte progressive de la mobilité de l’épaule.

Cette pathologie évolue progressivement en deux phases: une phase chaude, inflammatoire, et une phase fibreuse ou l’épaule est dite gelée.

La douleur et la raideur sont les deux principaux symptômes.

Au début, lors de la phase chaude, la douleur est au premier plan avec des mobilités articulaires qui peuvent être conservées. Le bilan d’imagerie de 1ère intention (échographie et radiographie) est souvent normal, mais peut aussi retrouver des petites anomalies tendineuses (fissure ou calcification tendineuse). Ces lésions tendineuses, beaucoup plus fréquentes, peuvent égarer le diagnostic de capsulite.

La douleur de la capsulite est essentiellement centrée sur l’épaule. Elle peut être très vive la nuit, voire même insomniante. La phase douloureuse peut durer jusqu’à plusieurs mois.

La douleur va ensuite s’intensifier et s’accompagner par une raideur et une perte des amplitudes actives et passives de l’articulation gléno-humérale. C’est la phase durant laquelle l’épaule se gèle: le diagnostic est alors plus simple.

L’impact sur le quotidien devient lourd, l’épaule est bloquée et la réalisation de gestes simples comme mettre ses vêtements ou se coiffer devient impossible. La douleur régresse petit à petit avec l’installation de la raideur. Les symptômes peuvent durer 1 an, et une atteinte de l’épaule controlatérale n’est pas rare (une atteinte bilatérale est en effet observée dans 6 à 17% des cas).

Facteurs de risques d’une capsulite rétractile

Les causes ne sont pas parfaitement connues. Toutefois, certains facteurs de risques ont bien été identifiés comme favorisant la survenue cette pathologie:

  • Diabète [1], association la plus fréquente (incidence de 15 à 36% chez ces patients)
  • Dysthyroïdie
  • Hypocorticisme
  • Maladie de Parkinson
  • Pathologies auto-immunes

Une capsulite rétractile peut apparaître de façon spontanée ou bien suite à un traumatisme.

La plupart des capsulites sont idiopathiques, c’est-à-dire qu’aucune cause n’est retrouvée.

Comment faire le diagnostic d’une capsulite rétractile?

Dans le cadre d’une capsulite rétractile, l’imagerie sert surtout à éliminer les diagnostics différentiels (arthrose, rupture de la coiffe).

Le bilan radiographie/ échographie est le plus souvent normal.  L’IRM est l’examen de référence en cas de doute diagnostique.

Les signes IRM permettant d’évoquer le diagnostic sont:

  • un épaississement et un hypersignal T2 de l’intervalle des rotateurs et du récessus axillaire,
  • une prise de contraste de la capsule articulaire
  • une bursite sous acromio-deltoïdienne.

L’IRM permet également d’éliminer les diagnostics différentiels.

L’arthrographie permet également de poser le diagnostic lors de la 2ème phase de la maladie, en mettant en évidence un reflux précoce (de moins de 5ml) lors de l’injection intra-articulaire de produit de contraste. Cette arthrographie est réalisée  lors d’une séance d’infiltration intra-articulaire et/ou de capsulo-distension articulaire.

Traitement de la capsulite rétractile

Le traitement est médical en premier lieu. Les antalgiques et les anti-inflammatoires stéroïdiens permettent de soulager la douleur durant la première phase. Dans un second temps, les infiltrations intra-articulaires de stéroïde, avec capsulo-distension peuvent être envisagées. Il a été démontré qu’une infiltration intra-articulaire de corticoïdes offre de meilleurs résultats lorsqu’elle est accompagnée d’un programme de rééducation adapté ².

Un début de traitement lors de la phase chaude ou douloureuse de la capsulite permet de raccourcir la durée de la maladie et de débuter plus tôt la rééducation. La kinésithérapie peut commencer dès l’apparition des symptômes douloureux, mais son rôle principal se manifeste lorsque la douleur est sous contrôle après une infiltration. Son objectif est alors de rétablir la mobilité de l’épaule.

L’acupuncture, qui agit sur le système nerveux autonome, peut marcher chez certains patients, et mérite d’être essayée, en raison de son innocuité.

Embolisation de la capsulite rétractile

Ce traitement innovant de radiologie interventionnelle vise à atténuer l’hypervascularisation présente au niveau de l’épaule en bouchant les vaisseaux sanguins anormaux.

Il s’agit d’un traitement endovasculaire, qui nécessite une ponction artérielle au poignet ou au niveau du pli de l’aine.

Ce traitement novateur, initialement développé au Japon, a montré dans des études récentes des résultats très prometteurs, avec une amélioration significative de la douleur et une récupération de l’amplitude de l’épaule 3,4.

Bibliographie

¹ Palazzo, Clémence, et Michel Revel. « Capsulite rétractile. Traitements médicaux, simples ou compliqués ». Revue du Rhumatisme Monographies, vol. 77, no 3, juin 2010, p. 268‑72. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/j.monrhu.2010.04.009.

² Carette, Simon, et al. « Intraarticular Corticosteroids, Supervised Physiotherapy, or a Combination of the Two in the Treatment of Adhesive Capsulitis of the Shoulder: A Placebo-Controlled Trial: IA Steroids vs. Physiotherapy vs. Both in Adhesive Capsulitis ». Arthritis & Rheumatism, vol. 48, no 3, mars 2003, p. 829‑38. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1002/art.10954.

3 Okuno Y, Oguro S, Iwamoto W, Miyamoto T, Ikegami H, Matsumura N. Short-term results of transcatheter arterial embolization for abnormal neovessels in patients with adhesive capsulitis: a pilot study. J Shoulder Elbow Surg 2014; 23:e199–e206.

4 Hwang, Jin Ho, et al. « Early Results of Transcatheter Arterial Embolization for Relief of Chronic Shoulder or Elbow Pain Associated with Tendinopathy Refractory to Conservative Treatment ». Journal of Vascular and Interventional Radiology: JVIR, vol. 29, no 4, avril 2018, p. 510‑17. PubMed, https://doi.org/10.1016/j.jvir.2017.11.013.